Angoisse de séparation... la sécurité affective en jeu

angoisse séparation

La sécurité affective du jeune enfant se met en place à mesure que son cerveau se développe.

Rapide détours scientifique avant de proposer 3 clés de soutien à la sécurité affective.

Pourquoi ce lien entre cerveau et mécanismes affectifs ?

Les neurosciences sont les alliées contemporaines de la compréhension du jeune enfant et de ses comportements, qui sont autant d'indicateurs de sa situation affective.

Comment l'enfant gère-t-il la séparation ? Comment vit-il l'absence de ses parents ?

Les émotions exacerbées du jeune enfant témoignent de son incapacité a gérer seul ses états émotionnels. Il a un besoin physiologique de contenance psychique. Cette contenance est offerte par la présence rassurante du parent.

Un parent qui disparait du champ de vison de l'enfant est un parent qui cesse d'exister. Son cerveau n'est pas encore en capacité de continuer à faire exister le parent en son absence. La permanence de l'objet commence à se mettre en place dès 5 mois, pour autant, n'étant pas acquise dans son intégralité, il n'est pas en mesure de gérer l'absence du parent. La fonction de symbolisation qui va naître avec le développement du cerveau préfrontal entre 3 et 12 ans va soutenir cette démarche.

3 clés pour soutenir la permanence de l'objet et la sécurité affective du jeune enfant.

  •  les jeux de coucou-caché : ils exercent l'enfant à voir disparaître un objet, doudou, tétine ou visage du parent, derrière un tissu, puis réapparaître rapidement. Les changements sur le visage de votre enfant : sourire, crispation, regard, variation de mimiques, indiquent un vrai travail cérébral et émotionnel. Attention toutefois à ne pas faire durer le suspense trop longtemps, pour être efficace, ce jeu doit rester toujours agréable et plaisant à l'enfant.

 

  • exercer lentement l'enfant à l'absence du parent : la "permanence de l'objet" (Piaget) se construit à travers les 5 sens de l'enfant. Le toucher, la vue, l'ouïe, le goût et l'odorat. Pour travailler l'absence, le contact peut être maintenu à travers 1 seul sens, par exemple l'ouïe. Cela permet un éloignement des 4 autres sens sans que cela soit trop anxiogène. Continuer à lui parler à distance ou à chanter maintient le lien auditif et soutient le maintient de l'existence du parent sans le sens premier de soutien qu'est la vue.  Bien sûr, l'exercice se fait progressivement, avec de très courtes durées en corrélation avec la capacité de l'enfant à tolérer l'élasticité de la distance.

 

  • l'établissement de rituels : un atout certain pour soutenir la sécurité affective du jeune enfant. Un très jeune enfant, même nourrisson, est en capacité de stocker momentanément, sur 24h, des impressions, des ressentis, et surtout des éléments sensoriels répétés. Favoriser le même enchainement d'événements permet à l'enfant d'avoir des repères essentiels à son bien-être. Ainsi l'enfant doit-il pouvoir vivre les mêmes situations dans le même ordre tous les jours. L'enchainement de rituels ( sieste, jeu, repas, bain, câlin, rituel de coucher, sommeil) lui permet d'accéder à ses repères sensoriels et ainsi ne pas être à la merci de nombreux changements. Il sera en capacité de pouvoir reconnaitre, puis anticiper les situations à venir. Au fil du temps, lorsque l'enfant se sent en confiance, ces rituels tombent en désuétude à mesure qu'il développe son adaptabilité à la fluctuation d'événements.

Ces 3 clés simples et efficaces vont œuvrer pour le bien-être et l'épanouissement de l'enfant.

La sécurité affective qu'il met en place durant les 3 premières années de sa vie va teinter, guider et influencer sa façon de vivre et gérer ses rapports à l'autre dans sa future vie d'adulte.

Nourrir la confiance de l'enfant aujourd'hui, c'est oeuvrer pour le bien-être de l'adulte de demain.